Ô Jardin d\'Eden

Ô Jardin d\'Eden

La Venise Verte


Il n'y a pas de fatalité. Le monde de demain sera ce que nous en ferons. Un monde d'harmonie et d'équilibre entre les hommes et avec la nature. Une vision d'espoir et d'optimisme... Vivement demain !

Promenade dans le Marais Poitevin
Un peu d'histoire
Le Baudet du Poitou
Les lentilles du Marais
C'est une maison bleue ...






Promenade dans le Marais poitevin



Féérie : mais ! c'est ma fille  sur le petit pont

La typologie des marais

Les canaux ont différents noms, selon leur importance (croissante) : le fossé, la conche, le bief , la route d'eau, la broue, la gonnelle, la rigole, le canal, le contre-bot (…). La rigole est une voie plus grande que la conche elle même plus grande que le fossé.

Le terme « marais desséché » ne signifie pas qu'il n'y a plus d'eau mais qu'il n'est plus inondable, au contraire du « marais mouillé » qui l'est.

Il ne peut y avoir de marais desséché sans marais mouillé. En effet, ce dernier agit comme une éponge qui permet de réguler l'apport d'eau en provenance du bassin versant. Les eaux d'inondation s'y épandent, ce qui protège le marais desséché des crues. Autrefois composé de vastes espaces de prairies, le marais desséché a été gagné au cours du XXème siècle par les cultures intensives (céréales, maïs, tournesol...).
Le marais desséché est en fait un polder. Il est cerné de digues qui le protègent à la fois de la mer et de l'eau du bassin versant. L'eau est évacuée au moyen de portes à flot (ou portes à la mer) qui laissent partir l'eau à marée basse. Durant la saison sèche, les portes à flot sont fermées, afin de garder l'eau nécessaire à l'irrigation naturelle par le sol.

Le marais mouillé étant tributaire des inondations, c'est ce qui explique que s'y soient développées des cultures de cycle court, comme celle des mojhettes  (haricots blancs) dont le cycle est de trois mois, ce qui correspond à la période hors risque d'inondation. Lélevage a longtemps été l'activité principale des marais mouillés, où se sont développées des coopératives laitières. La déprise agricole se traduit actuellement par un entretien insuffisant des canaux qui bordent les terrains. En certains lieux, les propriétaires ont tendance à réunir leurs parcelles contiguës pour n'en former qu'une seule. La conséquence conjuguée d'un tel remembrement et d'un manque d'entretien aboutit à une moindre efficacité du marais mouillé qui assure de moins en moins bien ses rôles d'éponge, de régulateur et de filtre épurant les eaux.

Le Marais Poitevin est un milieu fragile, artificiel, en grande partie dessiné par l'homme, mais soumis à la loi de l'hydraulique.
Alimenté en eau douce par les fleuves et ruisseaux côtiers des bassins versants de la Sèvre Niortaise, de la Vendée et du Lay, ce milieu est perpétuellement en équilibre instable. Le marais est un organisme complexe dont les canaux sont comme les vaisseaux sanguins du corps humain.
Le maintien du milieu est le résultat d'un subtil équilibre de gestion de l'eau douce: il faut évacuer le trop plein en temps de crue (ce qui n'est possible qu'à marée basse) et garder de l'eau en période d'étiage.

La vie du marais
L'assèchement du marais étant artificiel, son maintien en état demande un entretien permanent : Les fossés doivent être curés pour ne pas s'envaser, les berges doivent être consolidées pour ne pas s'effondrer. On trouve donc différents arbres plantés spécialement dans ce but :

- Les peupliers sont très présents dans les marais mouillés, dont ils structurent les paysages. Le blanc du Poitou (nom local ou espèce endémique ?), donnant un bois très recherché, est de moins en moins exploité aujourd'hui, d'autres espèces arrivant à maturité plus rapidement.
- Le frêne a 2 fonctions très importantes de les marais : il retient les berges, et  il est source d'énergie pour les propriétaires car c'est un bois très calorique.Les frênes sont taillés en têtards, c'est-à-dire qu'en l'émondant régulièrement, on ne laisse pas le tronc pousser au dessus d'un mètre cinquante ou deux mètres. L'arbre est donc trapu, et développe un réseau de racines important qui maintient les berges. La taille des "têtards" permet de connaître l'utilisation originelle de chaque parcelle : une parcelle bordée d'arbres taillés à moins d'un mètre cinquante était vraisemblablement vouée au maraîchage, tandis que des arbres plus hauts indiquent une prairie d'élevage. On trouve également des saule osier, traditionnellement cultivé par les maraîchins. (dont quelques arbres de la variété des pleureurs) en bordure des cours d'eau.

Les tétards de frêne sont majestueux avec les pieds dans l'eau

Le marais abritait autrefois de nombreuses anguilles, faisant l'objet d'une pêche traditionnelle au moyen d'engins spécifiques : nasses, bourgnes, etc. L'espèce est aujourd'hui très menacée du fait de la surpêche des civelles (ou pibales, noms donnés aux alevins d'anguilles) dans les estuaires, à leur arrivée de leur lieu de naissance (vraisemblablement la Mer des Sargasses). En effet ces petits poissons sont très recherchés et les cours de vente atteignent des sommes énormes, ce qui encourage le braconnage.
Les ragondins, une espèce introduite, sans prédateur et très prolifique, sont un problème majeur en raison des ravages qu'ils causent aux berges. Ces animaux peuvent être des vecteurs de la leptospirose, facteur d'avortement chez les bovins. Ils ont fait l'objet de campagnes d'empoisonnement catastrophiques pour toute la chaîne alimentaire. Cette pratique est désormais interdite et depuis peu remplacée par le piégeage, méthode plus sélective.
On trouve aussi des loutres des hérons, pluviers ou autres échassiers.
D'autres espèces exotiques ayant un caractère envahissant posent des problèmes : des algues comme la jussie, le myriophylle du Brésil, des animaux comme l'écrevisse de Louisiane...


03/09/2008
0 Poster un commentaire

Marais Poitevin : Un peu d'histoire


C'est là que je suis née, en Venise Verte , et c'est tout naturellement vers elle que je suis revenue après mes périples au bout du monde.
Le vert est ma couleur préférée ... on se demande bien pourquoi !


                Elle porte si bien son nom de Venise verte !

Au départ, le marais poitevin était une zone recouverte par la mer (le golfe des Pictons). Progressivement, cette dernière s'est retirée, laissant derrière elle une zone marécageuse qui a continué de se combler, naturellement et de par l'action des hommes. Des traces d'occupation pré- et proto-historique ont été identifiées sur ses anciennes rives ainsi que sur les anciennes îles aujourd'hui incluses dans les terres.

Les marais mouillés (dont la partie la plus orientale est qualifiée de Venise Verte) couvrent pour leur part une superficie d'environ 29 000 hectares, tandis que des marais qualifiés d'intermédiaires (ce qui signifie qu'ils sont imparfaitement desséchés) représentent environ 19 000 hectares.


Promenade dans les conches

À partir du VIIème , de grands seigneurs féodaux ont procédé à des donations de parties du marais au bénéfice des abbayes alentours (les plus connues sont celles de Maillezais, Nieul-sur-l'Autize, l'Absie, Saint-Maixent et Saint-Michel-en-l'Herm) ; des travaux d'aménagement ont ainsi été lancés, dans le but d'exploiter de manière plus organisée la productivité de ces milieux (cultures, élevage, saliculture, pêcheries...). Les premiers endiguements de marais desséchés ont été réalisés à cette époque, de même qu'y ont été creusés les premiers grands canaux évacuateurs, comme le canal des Cinq-Abbés, au nom évocateur de ce contexte.

La région ayant été le cadre de nombreux affrontements pendant les guerres de religions, beaucoup de destructions ont été opérées à l'époque, doublées d'un manque d'entretien des ouvrages de dessèchement.

Les travaux d'assèchement sont repris et intensifiés sous Henri IV, qui, dans une perspective de reconstruction, accorde divers privilèges à des investisseurs  huguenots  originaires des Pays-Bas. Nommé Grand maître des digues du royaume par le roi, l'ingénieur Flamand Humphrey Bradley n'intervient cependant pas dans le Marais poitevin. Le Duc de Roannez, gouverneur du Poitou à partir de 1651, cherche des financements pour mener les travaux à terme. De grands aristocrates de la Cour ne tardent pas à entrevoir les profits qui peuvent être tirés de ces assèchements, malgré les difficultés nombreuses qu'ils rencontrent dans leur réalisation.
Napoléon Ier prend en 1808 un décret d'aménagement de la Sèvre Niortaise, pour en conforter la vocation navigable. Cette décision constitue le premier acte d'une campagne de grands travaux qui vont, entre le début du XIXeme  siècle et le début du XXème siècle, donner au marais mouillé l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui. On peut considérer également ce décret, qui place la police de la navigation et de l'eau du fleuve domanial sous l'unique responsabilité de l'ingénieur en chef des Ponts et Chaussées des Deux-Sèvres, donne un cadre de gestion conforme à la logique hydrographique du bassin versant de la Sèvre Niortaise. À l'inverse, la création sous la Révolution française des départements divise artificiellement cet espace entre la Vendée, la Charente-Maritime et les Deux-Sèvres.

Sous la Restauration, une ordonnance royale de Louis Philippe structure les marais mouillés en syndicats départementaux de propriétaires. Ces syndicats se fédèrent par la suite en une Union des marais mouillés, dont la vocation est d'assurer une cohérence d'ensemble sur ce territoire. C'est dans cette période (à partir des années 1835 et jusque vers 1850) que sont percés ou aménagés les canaux évacuateurs de crue et les grandes « rigoles » comme celle de La Garette.

De grands travaux hydro-agricoles ont été réalisés dans les années 1960 (remembrements, création de nouveaux évacuateurs, recalibrage de canaux), puis dans les années 1980 (développement du drainage agricole par drains enterrés), dans une perspective d'assèchement généralisé et d'intensification de la production agricole, avec une spécialisation de plus en plus marquée des exploitations dans les cultures céréalières.

Du coup, une polémique est née de la sur-exploitation des richesses hydrauliques du secteur. L'assèchement forcé du marais poitevin a provoqué un recul de la biodiversité, notamment pour une très grande quantité d'oiseaux (plus de 250 espèces répertoriées). Le déclassement du Parc naturel régional en 1997 a provoqué une remise en question chez tous les acteurs du lieu qui doivent œuvrer en commun pour ne pas détruire une espace naturel très particulier et fragile.



10/10/2008
1 Poster un commentaire

Le baudet du Poitou

Le Baudet du poitou, une espèce indigène du marais poitevin

Le baudet du poitou, animal emblématique du marais poitevin. 

Le baudet du Poitou est une race d'âne originaire de l'ouest de la France (départements des Deux-Sèvres, de la Vendée, de la Vienne, de la Charente et de la Charente-Maritime).
C'est un âne de grande taille (1,40 à 1,50 m au garrot pour les mâles, 1,35 à 1,45 m pour les femelles), avec une forte structure osseuse, il pèse de 350 à 450 kg. La robe est uniformément bai brun foncé à presque noire, avec le contour des yeux, le nez, le museau et le ventre gris argenté.
C'est la plus ancienne race d'âne de France puisque des traces formelles existent dès le Moyen Age et que la tradition rapporte que saint Hilaire, évêque de Poitiers, l'utilisait pour tous ses déplacements.
Cette race, justement pour sa grande taille, fut surtout utilisée pour la production de milets, par croisement avec la jument mulassière poitevine. Mais cette activité qui fut florissante jusqu'au XIXe siècle a quasiment disparu. Le baudet du Poitou a failli disparaître de son berceau d'origine après le Seconde Guerre mondiale. En 1977, l'effectif n'y était plus que de 44 têtes répartis dans huit élevages.  


Il est très amical 


Vers 1980 un plan de sauvegarde a été mis en œuvre par les Haras nationaux, avec le concours des éleveurs et du parc inter régional du Marais Poitevin. L'effectif total du troupeau de race pure est d'environ 350 têtes.Un baudet du Poitou et une ânesse du Poitou donnent un Fedon.
Grâce aux exportations réalisées au début du XXe siècle, le baudet du Poitou est présent dans un certain nombre de pays étrangers, notamment en Allemagne et aux Etats-Unis.


19/10/2008
1 Poster un commentaire

Les lentilles du Marais

Les lentilles du marais poitevin


Sans elles, on ne le nommerait pas "La Venise Verte" ... elles tapissent les centaines de kilomètre carrés d'eau du marais.


Petit cours magistral ...
Les lemnacées ou les lentilles d'eau sont des organismes très envahissants, malgré leur taille minuscule (au plus quelques centimètres). Le nom de lentille d'eau vient du fait que l'extension de sa racine, la lame foliacée (tige transformée), a chez la plupart des espèces la même forme qu'une lentille. Cet organe sert de flotteur tout en assurant les échanges gazeux. La principale manière de se reproduire de la lentille d'eau est le bourgeonnement. Spécialiste de la division cellulaire, elle va pouvoir, à partir d'un seul  individu, envahir assez rapidement toute la surface d'un canal. Cette incursion massive engendre une asphyxie émigrant alors très promptement vers d'autres endroits plus propices à leur épanouissement. La floraison est très rare. Quand elle se produit, les personnes qui ont des yeux excellents peuvent observer sur le côté de la lame deux fleurs mâles se situent sous la surface de l'eau. L'auto fécondation n'est pas rare. La reproduction sexuée semble utilisée lorsque les conditions environnementales menacent la survie de l'espèce. Le passage de l'hiver au fond de l'eau se fait à l'aide du traditionnel hibernacle rempli de réserves nutritives.

Six espèces de lentilles d'eau se partagent les eaux douces et calmes du Marais Poitevin : la Spirodèle à plusieurs racines (Spirodela polyrhiza), la Wolffie sans racines (Wolffia arrhiza), la Lentille d'eau à trois lobes (Lemna trisulca), la Lentille d'eau minuscule (Lemna minuscula), la Petite Lentille d'eau (Lemna minor) et la Lentille d'eau bossue (Lemna gibba). 

19/10/2008
0 Poster un commentaire

C'est une maison bleue ...

C'est l'image la plus connue du marais poitevin : ici, les longères ont adopté les volets au coloris "bleu charette" !




Le parc naturel régional
Il a existé un parc naturel régional (du marais poitevin, du Val de Sèvre et de  Vendée) de 1979 à 1996, qui couvrait le marais et des zones naturelles avoisinantes.

La labellisation n'a pas été renouvelée en 1997 à la suite d'un bilan très défavorable de l'évolution du marais dû aux pratiques agricoles intensives à l'égard de l'élevage extensif autrefois présent. Les collectivités membres du syndicat mixte qui gérait ce parc n'ont pas su s'entendre sur une nouvelle charte qui soit compatible avec le statut de parc naturel régional et qui aurait marqué une volonté de redresser la barre. En 2002, les démarches visant à une nouvelle obtention du label ont été entamées.En attendant, il faut se contenter d'un « Parc Inter régional du Marais Poitevin » (18 553 hectares), agissant tout de même un minimum en vue de protéger l'écosystème. Ce syndicat mixte dont le président en exercice (2006) est la personnalité verte, Yann Hélary, est chargé de la rédaction de la nouvelle Charte pour un Parc Naturel Régional.

En février 2008, Le ministre de l'Ecologie et du Développement Durable Jean-Louis Borloo remet en cause la Charte établie par les groupes de travail du syndicat mixte invoquant le fait que celle-ci présente une extrême fragilité juridique et repousse ainsi la remise en place du label de parc naturel régional... à suivre de près.                          


19/10/2008
0 Poster un commentaire